Arbre des Séphiroths

 

 

Une seule heure lui aura suffit. Lorsqu'il émerge de l'obscurité à quelques mètres de nous, nous sommes totalement surpris, et l'Arabe de guet en est passablement irrité. Il nous décrit le fond du passage. Celui-ci se termine sur un large gouffre à ciel ouvert dont les parois sont pour le moins irrégulières. Le fond du gouffre est relativement plat et caillouteux. Autrefois, les tourbillons qui se formaient ici ont creusé des excavations profondes dans les parois, sorte de multiples vésicules qui s'ouvrent sur l'espace plus large du gouffre. L'une de ces alcôves est défendue par une muraille d'une vingtaine de mètres de haut et presque autant de large.

Étant donné que l'attaque frontale serait suicidaire, je propose à mes compagnons une attaque par le haut. Nous décidons d'atteindre les hauteurs du canyon à l'endroit le plus accessible, ce qui représente tout de même une dizaine de mètres de varappe, mais Kryss s'y entend parfaitement et nous jette une corde.

En haut, la progression est terriblement délicate, Aucune surface plane ne se présente sous mes pieds maladroits. Ce ne sont qu'escarpements, contre-escarpements, murs, pentes, glissades, crevasses et rocailles fuyantes. Le grès rouge de ce terrain est très friable et on ne peut se fier à aucune prise. Une demi-douzaine de fois au moins, je risque me rompre les os. Je ne dois mon salut qu'à l'adresse de mes compagnons qui me rattrapent sans arrêt. Les entailles sont douloureuses. L'une d'elles, au mollet gauche, me paralyse toute la jambe tant la douleur est vive. Et je ne dispose pas de beaucoup de temps pour me prodiguer des soins, la nuit avançant rapidement. Il nous faudra près de deux heures pour parvenir au-delà du mur de défense par les hauteurs. J'ai perdu beaucoup de sang et la tête me tourne presque sans interruption. Nous surplombons le mur, qui est équipé d'un chemin de ronde desservi par deux escaliers convergeant au centre dans la cour intérieure. Elkior commence à progresser dans la dernière descente quand subitement, un sifflement nous fige sur place.

Nous sommes repérés ! Les défenseurs s'assurent une bonne visée en nous expédiant une flèche enflammée qui nous éclaire comme deux araignées sur un miroir. Kryss se replonge hors de vue des archers. Dans un réflexe qui me laisse surpris moi-même, j'invoque toute la volonté divine pour faire cesser ce feu qui dévore le bois de la flèche. Et ça marche ! Nous replongeons dans une nuit normale. Les archers tentent tout de même quelques tirs au jugé, mais rien de dangereux pour nous. Lorsqu'ils ont enflammé la flèche, nous avons tout juste eu l'occasion de distinguer au moins quatre silhouettes, typiques de Mongols. Ce sont bien eux, si toutefois nous avions eu un doute.

J'imagine un instant leur renvoyer la pareille. Joignant l'action à la pensée, je concentre l'énergie dont je dispose sur l'une des pierres du parapet. J'utilise la même méthode que celle qui m'avait si bien réussie avec la pierre qu'Aziz avait jeté dans la grotte mongole, donnant le signal de ce que nous pensions alors être le dernier assaut. La magie fait effet à distance. Je ressens la pierre du parapet, plus dure que celle de la dernière fois, taillée et chaude, souvent au contact de l'Homme. Elle aurait beaucoup à dire, mais pour l'heure, il me suffira qu'elle exprime un peu de la lumière divine qu'elle contient, exercice auquel elle se livre sans résistance. Six hommes sont soudainement violemment éclairés. Elkior les cible avec son arc, sans aucun remord, et crible l'un d'entre eux de trois traits successifs. L'homme vacille, mais tient toujours debout ! Soit ces guerriers sont terriblement résistants, soit, par chance, Elkior a choisi le plus costaud d'entre eux, peut-être même le chef. Je le souhaite ardemment ! Pendant ce temps là, les autres guerriers sont sortis du cercle de lumière pour se réfugier dans l'ombre, aux deux extrémités de la muraille. La lumière nous révèle également un système mécanique d'ouverture qui se commande du haut du mur, au centre. Si nous souhaitons qu'Aziz investisse les lieux, c'est assurément là qu'il faut intervenir ! En attendant d'avoir mûri un plan, nous nous réfugions rapidement hors de portée des tirs ennemis.

 

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Dernière mise à jour le 26-07-2000
Par ObiWan