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Un peu hésitant, il se retourne lentement vers ses hommes. Hésitant, on le serait à moins ! Zendreff me regarde d'un air totalement neutre : il n'a rien compris à mon verbiage, et comme je lui explique mes visions, il devient totalement incrédule.
- Tu es fou, tu vas le tuer.
- Ne dis pas cela, incroyant.
- Mais enfin, ça ne s'est jamais vu, on le saurait.
- Crois-tu en Dieu Zendreff ?
- En Dieu oui, mais pas à ce genre de miracles !
- Regarde Aziz, il est meilleur chrétien que toi. La foi est avec lui.
- Avec moi aussi ! Je crois en Dieu, pas aux miracles !
- Quelle différence ?
Je coupe court à la discussion, car ce n'est ni le lieu, ni l'heure. En me concentrant, je transfère sur Aziz la puissance de ma vision. Je le visualise au milieu des flammes, totalement
indemne. Les flammes sont l'expression de l'amour divin, le retour au soleil de l'amour de Dieu. Lorsque ma concentration s'achève, ses hommes sont en rangs,
prêts à s'élancer, mais restant encore en dehors du champ de vision de l'ennemi. Zendreff lui-même, gagné par l'ivresse du combat proche, s'empare d'une arme. D'un regard désapprobateur, je lui demande de ne pas participer : il est encore faible, et des mouvements trop violents pourraient rouvrir les graves blessures qui l'ont affecté ces derniers jours. Il répugne à ranger son arme, mais la remet au fourreau tout de même,... pour combien de temps ?
Aziz s'élance, je le suis à quelques pas comme il me l'a demandé quelques secondes avant. Je lui dois bien cela et je me concentre dès à présent sur lui, tentant de capter ses vibrations physiques afin de remédier au plus vite à d'éventuels désordres
dus à d'inévitables blessures. Tous les guerriers nous emboîtent le pas, et c'est une petite marée humaine qui franchit le
misérable rempart et traverse à toute allure l'espace qui séparait les belligérants. Une petite fiole d'huile s'écrase sur le plexus d'Aziz, et il détourne une bouteille plus grosse de son cimeterre,
l'éclatant et s'éclaboussant largement. Au moins trois ou quatre archers mongols le prennent pour cible et le transforment en quelques secondes en torche humaine. J'implore Dieu de lui prêter vie cette fois encore. Il s'arrête net... et tous ses hommes avec lui. Le silence qui s'abat alors pendant quelques secondes paraît une éternité. Puis, me lançant un regard halluciné au milieu des flammes qui lui dévorent la poitrine et les cheveux, il repart de plus belle dans un rire tonitruant. Tous les Arabes se jettent au combat derrière
lui en hurlant. Les Mongols, plus nombreux que prévu, sont stupéfaits. Mais je ne m'attarde pas, et me dirige alors vers la porte de la cave pour libérer
Kryss.
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