Arbre des Séphiroths

 

 

Zendreff déboule comme un furieux dans la petite pièce dans laquelle se mêlent désormais les odeurs d'huile de lampe, de sueur, de sang et d'onguent cicatrisant. Ne remarquant pas ces détails, Zendreff s'empare de mon poignet et me traîne hors de la chambre sans autre forme de procès.

- Il est arrivée une chose terrible !

Il a l'air totalement halluciné, horrifié. Déjà dans mon esprit, des guerriers mongols dissimulés ont surgi des murs et égorgés tous nos hommes... A moins que le vieil homme ne se soit révélé être un meurtrier sanglant de la veine de Kryss, et désormais d'Elkior, et ait assassiné Aziz-El-Rahman devant les yeux de ses hommes,... à moins que...

- Kryss a tué un homme ! Il l'a mordu dans le cou. L'autre s'est débattu, mais il ne l'a pas lâché... il voulait boire son sang ! Tu entends ? Il buvait le sang de sa victime directement dans la blessure !
- Mais qu'est-ce que tu as fait ?
- Et bien je l'ai empêché, je les ai séparés !
- Et ensuite, tu l'as enfermé ?
- Non, pas tout de suite, je ne savais pas quoi faire, il est fou ! L'autre n'était même pas un guerrier ; c'était un homme d'ici, habillé en blanc. Il mettait de l'ordre dans les caves après le passage des pillards mongols...
- Alors tu l'as neutralisé ?!
- Non, non, écoute-moi ! Kryss s'est jeté sur un second troglodyte. Je ne pouvais pas en défendre deux ! Ou plutôt si, je l'ai neutralisé : j'ai crié à l'aide pendant que je le tenais en respect avec mon arme et deux Arabes sont enfin venus m'aider. L'autre a fui ventre à terre comme je lui conseillais de le faire d'ailleurs.

Malgré ma résistance, nous sommes déjà pratiquement arrivés dans la grande pièce. C'est seulement à cet instant que je suis parvenu à lui faire comprendre ma propre situation. Zendreff a une drôle de façon d'exprimer sa peur : son regard s'intensifie, ses yeux s'arrondissent, sa mâchoire se crispe et son corps se tend comme un arc, tout à la fois. En plus, c'est un peu contagieux ! Je le secoue un peu parce qu'il est inquiétant dans cette posture : on croirait qu'il peut tout aussi bien exploser dans une extrême violence ou imploser dans un profond abattement. Après une bonne demi-minute de vertige intérieur, il recommence mollement sa traction, mais j'insiste pour commencer par bloquer la porte de la chambre. Il accepte, puis nous nous dirigeons vers la cave où Kryss a exécuté sa victime... Je me promets intérieurement que celle-ci sera la dernière. Dieu m'est témoin et puisse-t-il m'inspirer le courage nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposeront.

Mais il est inutile d'aller jusque là-bas : les deux Arabes traînent Kryss inconscient vers la salle de prières et me demandent ce qu'il y a lieu d'en faire. Après une brève consultation avec Zendreff, nous décidons de l'incarcérer dans l'une des nombreuses cellules libres qui jouxtent le couloir d'accès. Aziz, que les gardes ont éveillé, confirme notre décision et remet le reste à demain, lorsque le jour sera revenu et que les esprits se seront calmés. Lorsque nous revenons dans notre chambre, nous ouvrons la porte avec prudence : aucun bruit à l'intérieur. La porte, remise en état par Kryss, joue silencieusement sur ses gonds. A l'intérieur, Elkior n'a pas bougé : il dort profondément !

sculpture démoniaque

Le lendemain à l'aube, Aziz, accompagné du vieil homme, pénètre dans notre chambre et nous déclare que nous déciderons nous-même du sort de Kryss. Le vieil homme l'accepte : c'est sa propre proposition. Avec une parfaite cohésion, Zendreff et moi décidons de le maintenir en isolement à l'écart de toute circulation, avec deux gardes à sa porte tant il est habile à manipuler les serrures. Aziz ignorait encore tout de la situation d'Elkior : je l'informe de son attaque nocturne. Quand Elkior, éveillé par nos voix, émerge difficilement d'un sommeil peu naturel, il ne nous croit pas. Ce n'est qu'en lui exhibant mes balafres qu'il est tout de même un peu ébranlé dans ses convictions. Le doute finit par s'insinuer. Il semble sincèrement n'avoir aucun souvenir de la scène d'hier, ce qui ne le rend pas moins dangereux. Après une longue discussion, il accepte de se faire enfermer dans une cellule voisine de celle de Kryss. J'admire son courage. En cela au moins, sa situation est différente de celle de notre assassin : il nous autorise à faire le nécessaire pour tirer la situation au clair. En ce qui me concerne, je demande à Zendreff de me tenir également enfermé la nuit au cas où il s'avérerait que la malédiction m'ait contaminé également, ceci pour une période minimale d'une lune. Zendreff accepte, de même qu'il accepte de garder personnellement les clefs de nos cellules.

 

Pour connaître la suite, suivez moi !  >
page 5/13
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 -10 - 11 - 12 - 13

Pour connaître la suite, suivez moi !

 

Retour au début

Dernière mise à jour le 27-07-2000
Par ObiWan