Arbre des Séphiroths

 

 

Je m'avance vers la grille et tente de percer les ténèbres. On me passe des torches que je jette en avant sur le sol terreux. La première grille barre l'accès à un couloir transversal sur lequel s'ouvrent de multiples alcôves fermées par des grilles identiques. Tout cela ressemble fort à un quartier de prisonniers.

- Ouvre-moi la porte Aziz. Il n'y a personne ici. Je vais tenter de parlementer. 
- Ils sont là, je les ai aperçus avant qu'ils ne s'enferment. Sois prudent mon ami.

Sur son ordre, deux guerriers particulièrement puissants s'approchent de la porte, la saisissent... Leur puissance conjuguée s'exerce contre les barreaux de métal. La traction s'intensifie. Les guerriers tirent désormais de toutes leurs forces. La tension est terrible... lentement, un, puis deux barreaux plient sous l'effort. Encouragés par leur succès, les deux hommes recommencent avec les barreaux voisins. L'un d'eux émet en cédant un grincement strident qui résonne dans tous les couloirs. Désormais le passage est suffisamment large pour un homme armuré. Je m'y engage lorsque Aziz m'arrête.

- Attends alim, met ceci ! Il me tend une armure de cuir sombre, à la fois robuste et légère, apte à parer en tout cas un coup maladroit. Tout à fait ce qu'il me faudrait, mais j'ai néanmoins une mauvaise impression. Si je veux engager la discussion avec nos adversaires sans avoir l'air de les provoquer, mieux vaut sans doute ne pas commencer par m'en défier en portant une armure de récupération, peut-être pillée sur un cadavre d'un camarade tombé au champ d'honneur ! Le couloir est particulièrement sombre, mais les murs sont garnis de torchères. Récupérant un brandon, je l'enflamme à son tour et commence à progresser dans le couloir de gauche.

torche enflammée Les alcôves que nous avions pu distinguer sont en fait des cellules d'isolement... vides. Elles tapissent tout un pan du couloir avant que celui-ci ne vire brutalement à droite en contournant la dernière. J'allais aborder le coude avec appréhension lorsque subitement des chants tout proches s'élèvent. Je prends conscience qu'une lueur diffuse parvient

 presque jusqu'ici. Passé le virage, le couloir débouche un peu plus loin, une fois écartée une lourde tenture, sur une vaste salle dont le centre du plafond laisse largement entrer la lumière naturelle. Les Asiatiques sont tous là, agenouillés chacun sur leur natte à même le sol de fin gravier. Vêtus de blanc, ils sont disposés sur plusieurs rangs en arc de cercle autour d'un vieillard qui semble mener les chants. J'en dénombre au moins une trentaine, peut-être même cinquante. J'observe la scène non sans une méfiance redoublée. L'ambiance semble être réellement au recueillement religieux. Que signifie cette mascarade ? Une nouvelle forme de résignation typiquement islamique ? C'est seulement lorsque j'aperçois quatre guerriers en armure qui font mine de chanter également que je réalise subitement que les personnages en blanc ne sont absolument pas des Mongols. Ils ne partagent pas leurs caractéristiques physiques : les yeux tirés, le nez plat et le teint jaunâtre. Les guerriers asiatiques n'ont pas d'armes. Avançant de quelques pas dans la pièce, j'observe l'agencement des lieux. Le sol est inégal et forme une légère pente finissant en une sorte d'estrade rocheuse naturelle garnie de tapis épais et de larges coussins. La forme de l'endroit est grossièrement ronde, d'une vingtaine de mètres de diamètre et décorée de tentures sur la quasi-intégralité de son pourtour. Les guerriers mongols me suivent du regard avec appréhension. J'aperçois sur ma droite ce qui semble être le débouché de l'autre tronçon de couloir. Il est temps pour moi de rendre compte à Aziz avant que ses guerriers ne viennent semer le trouble dans cette pieuse assemblée.

 

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Dernière mise à jour le 27-07-2000
Par ObiWan