Arrivé devant lui, j'insiste sur le fait que les hommes ne devraient pas porter d'armes en ces lieux et qu'il ne doit pas être fait de mal aux suivants de vieil homme, si c'est bien lui, ni aux derniers Mongols s'ils acceptent de se rendre sans combattre. Son acquiescement trop rapide signifie clairement ma fin de mission. Restant en tête du groupe, j'insiste encore sur le fait de ne pas
brandir les armes. J'obtiens sinon l'observation de mes requêtes, du moins une marque de considération non négligeable : les hommes gardent l'arme au fourreau,... la mais sur la poignée.

Rapidement la pièce est investie. Les chants ne s'interrompent pas. Les fidèles du vieil homme ne nous portent aucune attention.
Ils semblent plongés dans une sorte de transe extatique. Les guerriers d'Aziz s'emparent des quatre derniers soldats qui se rendent et les entraînent vers l'arrière. En les suivant, je constate que certaines cellules ne sont pas vides dans le couloir de droite : des combattants asiatiques fuyant les derniers combats s'y sont enfermés. J'interviens auprès d'Aziz pour que ceux-ci ne soient pas exterminés. Il ne répond pas. C'est à ce moment que Zendreff me rejoint. Nous décidons de fracasser les serrures de sorte à les rendre inutilisables, même si les "prisonniers" dissimulaient un jeu de clefs.
Quelques heures plus tard, le champ de bataille a enfin retrouvé un peu de calme et un semblant d'organisation. J'ai eu un peu de temps pour m'occuper des blessés.
A ma grande déception, lorsque je suis de retour, la salle de prières est
vide de ses occupants. Zendreff aidé d'un Kryss et d'un Elkior plutôt vaseux, tente de nous aménager un espace commun dans la première caverne quand Aziz vient vers nous :
- Venez par ici mes amis, je crois avoir trouvé des choses qui vous intéresseront.
Intrigués, nous le suivons dans les couloirs. Il nous mène à la grande salle maintenant déserte.
L'heure avançant, la luminosité se fait plus faible. Elle est toujours
vide de ses occupants et les Arabes ne s'y sont pas installés, Aziz a dû
donner des ordres pour la conserver en l'état. Contournant les lourdes tentures,
il pénètre dans un couloir taillé à même le roc. Ce passage mène à des quartiers d'habitation indigènes et nous traversons des salles communes. Un autre couloir, éclairé par des lampes à huile, s'ouvre sur quelques solides portes de bois. Elles
sont ouvertes. Aziz s'arrête devant l'une d'elles et se retourne vers nous
avec un air satisfait :
- Regardez ! Qu'en pensez-vous ?
Lorsque j'entre à la suite de mes compagnons, je suis d'abord surpris par les faibles dimensions de la pièce. D'environ 5 mètres carrés, elle est aérée par de petites ouvertures par lesquelles ne filtre aucune lumière, mais surtout, elle est remplie jusqu'au plafond de tapis, balles de tissus et d'étoffes diverses, coffres, cassettes et armes, en vrac ou en râteliers,...
une multitude d'articles hétéroclites empaquetés avec plus ou moins de
soins. La seconde surprise arrive lorsque nous prenons lentement conscience d'une certaine familiarité avec
ces objets. Nous échangeons des regards de plus en plus ahuris au fur et à mesure que la réalité émerge : Ces pièces renferment le contenu de notre cargaison perdue, la marchandise que nous avions emportée avec nous vers les pays de la soie afin de l'échanger contre d'autres biens, susceptibles d'être
eux-même revendus avec quelque profit dans nos contrées d'origine. Mes amis retrouvent avec un bonheur évident certaines pièces d'équipement qui leur avaient fait
cruellement défaut ces derniers temps, particulièrement les armes dont ils ont l'habitude. Dans l'une des cassettes, je retrouve avec une joie ineffable le reste de mes notes de
voyage ! Je profite également de l'occasion pour choisir une protection de cuir. Relativement légère, celle-ci pourra être dissimulée sous des vêtements amples sans difficultés : C'est autre chose que de porter ostensiblement une armure devant des ennemis déclarés !

Aziz, qui s'était éclipsé un moment, revient accompagné du vieillard. Avec un large sourire, il nous annonce :
- Je vous présente le vénérable Farar Isam, l'homme que nous recherchions. Peut-être pourrez-vous parler un langage commun ? Quoi qu'il en soit, il vous propose également de profiter de l'une des chambres de ce couloir à votre guise.
- Seigneur Aziz, c'est un grand honneur pour nous, mais pourquoi nous isoler des hommes ?
- Ne vois pas là une manœuvre de ma part ni une marque de défiance, alim. Au contraire, le vieil homme vous propose ceci uniquement pour votre confort.
Vous êtes libres de refuser, mais sache que nous ne partageons pas nécessairement les mêmes mœurs et que si cela ne te pose pas de problèmes, il n'en est pas nécessairement de même de tes compagnons !
Quoi qu'il en soit, à peine leur ai-je annoncé la chose qu'ils partent dégager une pièce sans autre forme de procès : je suis trop méfiant, pardonne-moi mon Dieu ne n'avoir pas encore toute confiance, mais le monde est si hostile parfois...
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