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Effectivement, à bien écouter, il nous semble percevoir quelques rumeurs d'armée en marche dans le défilé derrière nous. Serions-nous pris à revers ? Rapidement, nous remontons en selle et tentons de rattraper notre retard. La rumeur approche et l'écho l'amplifie. Mais ce défilé va-t-il finir un jour ? Je peine à rester en selle et je m'accroche du mieux que je peux à Zendreff en essayant de ne pas trop le gêner. Les montées succèdent aux descentes, les zones rocheuses aux terrains sablonneux, les passages larges aux passages étroits, mais nul embranchement où se dissimuler !... Les traces de la force arabe sont faciles à suivre, mais nos poursuivants semblent gagner sans cesse du terrain. Il nous semble maintenant entendre le souffle de leur monture, le cliquetis de leurs mors et le grincement de leurs armes sortis du fourreau. Mais où est cette sortie ? Zendreff hésite à s'arrêter et faire face, mais ce n'est même plus possible. Nous serions certainement écrasés par le nombre, piétinés par les montures. La rumeur est terrible. Nos poursuivants ne sont plus qu'à quelques mètres. Jetant à chaque seconde un regard terrifié par dessus mon épaule, il me semble maintenant entrevoir leur ombre derrière chaque virage. Dans quelques secondes ils seront sur nous. Elkior hurle : la sortie est proche,... et si loin ! Plus que cinquante mètres,... vingt,... dix ! Nous sommes sauvés ! Les Arabes se sont arrêtés dans une zone plus large et nous laissent passer, lancés à toute vitesse. Nos chevaux sont couverts d'écume.
Épuisé, j'ai toutes les peines du monde désormais à... descendre de cheval. Zendreff me donne un coup de main et les Arabes emmènent les chevaux accompagnés par
Elkior. Je m'accorde quelques minutes de récupération : les Mongols n'ont pas osé s'aventurer dans les limites que les Arabes ont
fixées.
La position est toutefois loin d'être avantageuse. Même s'il est un peu plus large
ici qu'en amont ou en aval, le passage est encadré au nord par une falaise d'une dizaine de mètres de haut, et côté sud par un mur d'environ un
mètre cinquante donnant sur un terre-plein semi-circulaire d'une vingtaine de mètres de diamètre, lui même encadré d'un second mur moins raide, mais de près de trois mètres (environ deux seulement sur la partie est). Le paysage est presque monochrome. Tout en nuances d'ocre. Nous nous dirigeons vers
Aziz, en quête d'explications. Où sont les éclaireurs, que s'est-il passé ? Pourquoi sommes-nous stoppés ici ? Devons-nous tenter de fortifier l'espace que nous occupons (un grand mot vu les moyens disponibles) ? Ses réponses sont plutôt évasives. Il semble un peu dépassé par la situation. De toute façon il est interrompu par des mouvements en haut de la falaise : des jets de pierres de mauvaise augure sont effectivement très vite suivis d'une chute de roches massives. Nous nous éloignons de l'ombre de la falaise lorsque subitement, une volée de flèches mongoles nous surprend à découvert. Les abris sont plus que rares. Chacun tente de se protéger, qui derrière son bouclier, qui derrière un repli de rocher ou une roche tombée de la falaise, voire un camarade moins chanceux ou moins rapide ! Trois volées se succèdent avant
qu'Aziz, pressé par Zendreff et Elkior, ne
se décide à lancer l'assaut. Les archers sont en haut du second mur. Les Arabes partent à l'assaut du mur. Mais ils doivent nécessairement s'exposer pendant de longues secondes aux traits ennemis. Certains sont plus qu'hésitants, mais l'enthousiasme
d'Elkior et Zendreff fini par les gagner. De toute façon, rester sur place revient à se condamner à une mort certaine.
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