Arbre des Séphiroths

 

  La traduction à Aziz prend quelques minutes et semble relancer sa réflexion tactique. Il s'élance vers la gauche en compagnie d'Elkior et d'une poignée d'hommes. Zendreff, qui est encore gravement blessé, ne participera pas à ce combat ni certainement à aucun combat à moins qu'il n'y soit obligé pour au moins deux ou trois jours. Ils sont de retour une demi-heure plus tard. Elkior vient vers nous :
- Je l'ai eu du premier coup, pleine gorge, il est mort en un souffle sans donner l'alerte. Nous allons nous occuper du second. On revient rapidement. Continuez à nous attendre.
De toutes façons, je ne vois pas quoi faire d'autre. Trois des guerriers qui les accompagnaient reste sur place avec nous pour augmenter la discrétion de l'intervention. Zendreff sent qu'après ces préparations, Aziz va lancer un assaut. Il me demande de le soigner. Alors que je commencer à préparer mon matériel tout en lui montrant qu'il va falloir commencer à économiser les ressources, il m'arrête.
- Non, pas comme ca. Prie Dieu de me donner la force. Tu y réussis mieux de cette façon.
Bon, je vois de quoi il parle. Je me concentre intensément pendant quelques instants, puis laisse mon esprit s'imprégner de la présence de Zendreff, de ressentir ses dysfonctionnements, les laisser venir à moi pour mieux les dissoudre. Je remercie Dieu de me prêter l'énergie nécessaire à l'effort, et n'oublie pas de clôturer le rituel en invoquant la solidarité divine pour toutes les créatures auxquelles je ne peux pas prêter autant d'attention. Dieu semble m'avoir entendu car, après avoir esquissé quelques mouvements, Zendreff me lancer un large sourire de contentement.
- Dis à Dieu que je le remercie, et je te remercie toi aussi mon tuteur. Il m'enlace rudement. C'est un peu douloureux et surprenant au début, mais je me suis habitué à la rudesse amicale de ces barbares. Du moins est-ce ainsi que les Romains les baptisent d'une façon générale, les Slaves autant que les Celtes ou les Saxons ! Puissant Empire Romain dont le rôle dans l'histoire est aussi grand qu'ingrat, mais tellement important ! Et encore sa puissance a-t-elle beaucoup déclinée depuis l'Incarnation du Grand Maître.
Après l'avoir observé quelques instants, Kryss s'approche de moi :
- Je peux aussi ?
- Es-tu croyant Kryss ?
- Oui, bien sûr.
L'occasion est trop belle, si je lui demande sa confession, il m'éclairera peut-être sur les événements de la nuit dernière.
- Alors j'écoute ta confession.
Zendreff tend une oreille indiscrète, que je repère immédiatement. Je lui demande de s'éloigner un peu, ce qu'il fait malgré tout de bon gré, conscient du caractère divin du sacrement d'Absolution.

La confession ne m'apprend rien, mais je n'ai pas l'impression que quoi que ce soit ait été pardonné. Je n'ai pas senti la force de l'Absolution en action telle que je la ressent parfois avec les âmes sincères. Kryss n'a bénéficié d'aucune grâce divine. Mais je lui prodigue tout de même quelques soins... qui semblent le satisfaire.

Cette fois-ci, l'absence d'Aziz dura moins longtemps. Ils reviennent un quart d'heure plus tard. C'est une horreur ! Aziz tient à la main la tête tranchée du Mongol par sa crinière. Elle est encore toute sanguinolente. Il la jette en direction de ses hommes et les harangue :
- Vaillants et courageux guerriers, la route est libre. Les archers sont aveugles et devront s'approcher du bord pour ajuster leurs tirs. Il y a cinq murs avant d'entrer dans les grottes. Nous nous répartirons sur toute la largeur possible et ne nous regrouperons à l'entrée de la grotte de droite qu'après avoir franchi le dernier mur. Ralliez sur moi à ce moment et nous exterminerons ces chiens d'envahisseurs. Dieu est avec nous. Souvenez-vous, j'en veux deux vivants, comme d'habitude et ne tentez rien si vous apercevez le vieil homme avec eux. Signalez-vous dans ce cas immédiatement si nous sommes séparés. On y va. Restons discrets le plus longtemps possible, les tirs ne portent pas au-delà du premier mur et ils n'ont plus de vigie pour les alerter. Dépêchons-nous avant qu'ils ne s'en rendent compte. A la grâce de Dieu !
Lorsqu'il a fini cette longue diatribe, ils sont tous galvanisés et prêts à en découdre ou à subir les pires pilonnages. Je crois désormais avoir une petite idée de ce que peux être un meneur d'homme. Je ressens moi-même cette force intérieure que ses paroles ont réussi à évoquer. Je devrais pouvoir me servir de cette technique au service de Dieu. Dans l'immédiat, je me contente de noter cela dans un coin de mon esprit, comme objet d'une méditation ultérieure.

 

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Dernière mise à jour le 26-07-2000
Par ObiWan