Les nains des montagnes de Barad-Dûr



Le peuple nain possède naturellement une forte identité. Cependant, le cas des Nains de Barad-Dûr est réellement extrême ! Ces nains vivent dans une autarcie quasi-totale depuis des centaines et même pratiquement des milliers d'années.
La mégapole souterraine de Barad-Dûr se situe dans les racines de la chaîne de montagnes la plus au nord-est du continent d'Aklandia. Quasiment inviolée, elle recouvre une superficie gigantesque sur un nombre impressionnant de niveaux, depuis la surface jusqu'aux roches de feu.


Peut-on réellement parler de situation politique ? L'existence de cette entité
culturelle est totalement méconnue des autres peuples du continent. Seuls quelques individus isolés ont pu avoir eu vent de l'existence de Nains dans les montagnes de Barad-Dûr. La plupart des peuples n'ont même pas de nom pour ces montagnes qu'ils ne fréquentent jamais.
Autant la politique extérieure est pauvre, autant la politique intérieure est riche ! Les Nains sont de grands politiciens doublés de piètres diplomates. Le cocktail qui en résulte est assez détonnant. Il n'est pas rare que de batailles rangées tout à fait légales soient organisées afin de prendre une décision de politique locale. Les pour d'un côté, les
contres de l'autre, et que le meilleur gagne ! Pour faire bonne figure, chaque meneur harangue son propre camp et chauffe l'ambiance. Lorsqu'il juge le moment opportun, il se tourne alors vers le meneur adverse et commence à l'assommer d'injures qui feraient rougir un légionnaire baroudeur, pur, dur et tatoué de longue date. Les coups les plus bas sont les plus appréciés. Bientôt, l'excitation est telle que les deux camps n'y tiennent plus et se jettent l'un sur l'autre.

Cette coutume pourrait avoir de graves conséquences si elle n'était pas encadrée par un minimum de règles. Parmi les plus importantes : il est interdit de faire couler le sang et d'utiliser des armes piquantes ou tranchantes. Les contrevenants sont très sévèrement punis. Autre règle : un nain assommé ne peut revenir à la charge. Les nains que le débat n'intéresse pas (c'est tout à fait autorisé) s'occupent de dégager les malheureux pour éviter qu'ils ne soient piétinés par la foule. A la fin, chaque camp ramasse ses assommés et celui qui a occupé le champ de bataille emporte la décision.
Ce type de procédure n'est appliqué qu'à l'échelle locale. Les risques d'embrasement général seraient trop grands. Cependant, il est déjà arrivé une bonne dizaine de fois dans l'histoire du peuple nain que de grands mouvements de foule aient eu lieu. Jamais un observateur extérieur n'a pu en rapporter, mais le soulèvement de l'an 3.522 du règne d'Ogernaf XVII a été terrible à cet égard. On rapporte que près de 40% de la population a été décimée à cette occasion et que l'épidémie qui a suivie a emporté encore des milliers de nains supplémentaires. Le sujet du débat n'a même pas été conservé par l'histoire !

Les autres soulèvements furent moins violents, mais particulièrement dévastateurs pour les constructions naines. Le gigantesque palais du Roi fut entièrement rasé en moins de 6 heures, laissant à la place une immense grotte encombrée de gravats de près de 1 kilomètre de long sur 300m de large et autant de hauteur ! La reconstruction par les repentis pris tout de même près de 20 longues années, y compris les adjonctions et dépendances décidés par le tribunal en compensation.
A l'échelon "national", les décisions sont prises par un Grand Collège regroupant tous les Nains ayant passé avec succès le plus haut examen : la Mention. Les Mentionnés se regroupent une fois l'an dans un gigantesque hémicycle. Là, la traditionnelle pugnacité naine s'éteint miraculeusement et les Nains (un peu plus d'un millier) écoutent attentivement les différents Orateurs qui se présentent. Le Roi, encadré par sa Garde, prend la décision finale après avoir écouté autant d'avis qu'il le souhaite ou qu'il s'en présente. L'organisation est à la charge des Conciliateurs, des Nains particulièrement diplomates (si ! si !) qui agencent les débats et regroupent les candidats émettant une opinion convergente.
Les décisions royales sont ensuite appliquées par les Mentionnés dans leur réseau d'origine. Le respect des lois est assuré par une Milice qui est l'équivalent d'une armée spécialisée dans le maintien de l'ordre dans les sous-terrains. Les contrevenants sont généralement jugés par un collège d'Anciens. Les punitions les plus courantes sont l'amende et la sanction la plus dure est le bannissement. Cette dernière sanction est considérée comme plus grave encore que l'enfermement à vie (la peine de mort n'existe pas chez les Nains de Barad-Dûr). Le dernier bannissement est assez récent puisqu'il consiste en l'expulsion d'une milice de guerriers psionistes Duergar (les Nains noirs) qui avaient tenté de faire pénétrer dans le réseau un dragon rampant afin de faire pression sur une décision régionale.


Le formidable réseau de Barad-Dûr est subdivisé en différents domaines, secteurs et zones qui constituent l'équivalent de ce que nous appellerions des baronnies,
des villes et des hameaux. Il y a entre 200 à 300 villes et villages de 50 à 1000 familles disséminés sous la montagne. La mégapole possède effectivement un "noyau" plus dense dont les derniers recensements chiffrent la population à près de 3.000.000 d'individus réunis dans un volume plus ou moins sphérique d'environ 2 à 4 kilomètres de rayon.
L'étude des dernières tendances migratoires, celles du dernier siècle, montre que les Nains ont tendance à repeupler lentement les couches les plus élevées de la montagne ainsi que les réseaux distants. Plusieurs sous-réseaux ont été remis à jour ainsi que de nouveaux étages abandonnés depuis plusieurs centaines d'années.
Au cours des âges, les Nains de Barad-Dûr n'ont eu pratiquement aucun contact avec d'autres populations si ce n'est très sporadiquement avec les Dragons, les Druides ou les Hobbits de Bissl et
d'Haven. Cependant :