
On regroupe sous le terme de bannis des individus qui - sauf exceptions
- n'ont nullement
fait l'objet d'un quelconque jugement en Aklandia. C'est bien plutôt une
appellation générique qui désigne en vrac et de façon non limitative
de petits groupes, nomades ou sédentaires, qui vivent sur les bords de la
Mer de Glace. Leurs origines sont très diverses, et si l'on y rencontre
effectivement des condamnés évadés survivants en bandes plus ou moins
organisées, ce n'est pas le cas le plus fréquent.
Le voyageur qui s'aventurera dans ces régions septentrionales
rencontrera plus certainement des villages temporaires, occupés
exclusivement l'été par des pêcheurs issus du continent de Thillorian.
Leurs campagnes de pêche sont susceptibles de les emmener très loin de
leurs terres natales, et certains de ces groupes se sont construits des
habitations en dur sur le continent d'Aklandia qu'ils retrouvent chaque
été. Les villages typiques regroupent entre 3 et 10 maisons (pour les
plus importants). Protégés dans des baies à l'abri du vent, la plage
sert également de port naturel. Comme les hivers sont particulièrement
difficiles dans ces régions, les baraquements doivent être reconstruits
systématiquement chaque été, à partir des murets qui délimitent les
zones couvertes. L'une des constructions est généralement plus grande
que les autres et sert de maison commune. Les pêcheurs exportent ici une
réduction de leur mode de vie.
Mais ces habitants saisonniers sont loin d'être les seuls, ces terres
non réclamées sont si vastes ! Des tribus nomades d'effectif variable
sillonnent également ces régions. Issues des grandes cultures connues,
certaines ont quitté la civilisation depuis tant de générations que
seuls quelques mythes partagés permettent encore de les rattacher à
l'une ou l'autre. Notons toutefois que les Druides ont toujours eu un
impact important sur ces terres dont ils ont longtemps constitué le seul
pouvoir institutionnel. Ils sont ici très respectés quoique peu
nombreux. Seuls une petite trentaine d'entre eux essaient d'instituer un
minimum de règles et de prodiguer un peu de sagesse dans les coeurs de
ces barbares, par ailleurs souvent assez hospitaliers quoique méfiants de
prime abord.
Le climat, de type océanique froid, a profondément marqué ces tribus
depuis leur apparition. Un certain nombre d'usages et de coutumes se sont
donc développpé ici de façon typique. Les élevages de rennes
constituent une source de revenus traditionnelle de ces nomades.
L'agriculture n'est pratiquée que de façon très marginale car les
terres sont relativement pauvres. Les clans sédentaires sont
généralement installés autour d'une ressource naturelle particulière :
mine de sel, de métaux, de gemmes, carrières souterraines ou à ciel
ouvert, ports de pêche ouvrant sur l'océan ou sur les lacs intérieurs,
etc.
On trouve dans cette partie du continent une grande variété de races.
Des humains principalement, mais aussi de nombreux hobbits, de nains des
collines, quelques elfes assez farouches, et également quelques nids de
semi-humains moins classiques, tels que des gobelins, des orcs, des
hobgobelins ou des gnolls, d'autant plus que l'on se rapproche des
montagnes. On aurait également signalé de loin en loin quelques trolls,
mais sans preuves formelles (et pourquoi pas des dragons ?).


Il n'y a pas de situation politique définie pour ces régions. Elles
n'ont aucun statut officiel, et aucune autorité temporelle n'a d'ambition
les concernant ; à peine ont-elles conscience de leur existence.
Les routes sont inexistantes. On pourra exceptionnellement découvrir
quelques passages fréquentés dans les collines par les nomades au cours
de leurs transhumances.
Les tribus et les clans formés le sont le plus souvent autour d'un
partiarche qui incarne l'autorité et tente de la faire respecter par des
moyens variables sur les membres de son clan. Il n'est pas possible de
dégager de lois générales concernant les conceptions politiques de ces
peuplades. Chacune agit selon ses idées et sa culture. Les mythologies
diffèrent d'un groupe à l'autre bien qu'un fond commun de druidisme les
imprègne toutes. Leur conscience de groupe est bien trop faible pour
qu'émerge la notion de nation, d'autant plus qu'aucun enjeu majeur ne
nécessite de leur part un effort de cohésion, à l'exception de la
rudesse de l'hiver. Les règles d'hospitalité constitue une sorte
d'exception dans la mesure où presque toutes les tribus partagent un
sentiment de devoir d'assistance vis-à-vis des voyageurs hôtes qu'ils
sont susceptibles d'accueillir. Mais étant donné la relative pauvreté
des ces tribus, il ne faut pas s'attendre à un accueil princier auxquels
ils ne se sent d'ailleurs absolument pas tenus. Le voyageur se verra
offrir de quoi survivre une journée de plus et ne pas mourir au sein du
clan le cas échéant. Là s'arrête leur sens du devoir.


Les humains ne possèdent aucune cité constituée dans cette partie du
continent. Les elfes, en ce qui les concernent, se sont délimité un
territoire, mais celui-ci n'a pas de désignation connue. Les domaines des
nains non plus, quoique le nom d'Atrizann ait circulé. Concernant les
autres semi-humains, personne ne s'est intéressé à la question.
Seuls les hobbits se sont construit une petite agglomération qui
regroupe tout de même près de 1.500 familles. Leurs terriers bossellent
le sol sur une large surface autour du petit cirque naturel où ils
tiennent leurs réunions communes. Zuel-Tigen est le nom donné à cette
cité. Des fouilles archéologiques permettraient de révéler les traces
d'une ancienne cité humaine de quelque importance, mais son souvenir est
depuis longtemps perdu. Les hobbits n'ont de toutes façons, comme chacun
le sait, aucun désir de partir en aventure à la recherche d'informations
la concernant. Loin de l'océan, cette grosse bourgade est la plus
septentrionale des installations hobbites. Une route peu fréquentée et
parfois mal définie permet de rallier la ville beaucoup plus importante
de Haven, loin au sud-est. Les hobbits de Zuel-Tigen sont considérés par
ces derniers comme des excentriques dont on n'entend parler que de loin en
loin, ce qui n'est pas plus mal.


Décrire la vie quotidienne d'un banni typique est une gageure. Chaque
population possède ses propres coutumes, ses propres mythes et héros,
parfois aucun sinon de vagues croyances aux contours plus qu'imprécis.
Des fêtes rythment l'écoulement des jours, mais leurs dates comme leur
régularité, sont assez variables, quoique les Druides aient eu quelques
réussites dans ce domaine. Une trame assez claire a permis de
régulariser les rejouissances auxquelles se livrent ces barbares, ainsi
que de freiner certains pratiques dangereuses (incestes, orgies, raids
festifs, rapts de femmes ou d'enfants, sacrifices humains, repas
anthropophages (rituels ou non), etc.)