« Je penche pour une porte toute simple avec
une simple barre de verrouillage horizontale » dit LestAgile.
« Il me semble en apercevoir l’ombre ici et jusque là »
dit-il en parcourant la fente qui sépare les deux battants à hauteur de
poitrine. Dackrÿll ne dit rien, plongé dans ses réflexions. Au bout de
quelques instants, LestAgile s’arrête et le regarde : « Oui,
et bien ? Qu’est-ce que tu en penses ? ». « Mmm »,
répond Dackrÿll, « Moi je crois que ce n’est pas fermé du tout. Celui
qui a peur se protège. Or, ce ne sont certainement pas les éventuels
habitants des lieux qui ont peur, mais plutôt les moines à l’extérieur.
Pour s’en convaincre, il suffit de constater comme ils ont barricadé
les portes extérieures. Mais pourquoi les portes intérieures
seraient-elles verrouillées ? »
« Ca c’est pas idiot ! »
s’exclame Wolundar qui a rejoint entre-temps le petit groupe. « On
pourrait essayer de les ouvrir simplement en tirant à plusieurs sur les
anneaux des ventaux. Éventuellement, on y accrochera une corde pour
qu’on puisse tous participer sans se gêner. »
Malgré son fort accent, tout le monde a compris.
Wolundar ramasse alors la pierre à aiguiser avec laquelle il était en
train de refaire le fil de sa hache et sort de son sac une corde qu’il
noue à l’un des battants. Lorsqu’il a fini, il tend la corde et fait
un premier essai, seul. La porte semble pouvoir jouer,… sans certitude.
Tous s’arc-boutent et tirent de toutes leurs forces sur la corde, un
craquement grave se fait entendre, et un nuage blanc glisse en bas de
l’ouverture. Puis la porte pivote facilement et Dackrÿll, dont la légendaire
faiblesse rendait la participation quasiment inutile, pose des coins
autour du battant et jette un œil à l’intérieur.
L’éblouissement passé, les personnages découvre
une pièce carrée d’une dizaine de mètres de largeur, sur laquelle
s’ouvrent deux larges double portes, au nord et à l’est. Elle est éclairée
par deux fenêtres, hautes de plusieurs mètres et larges de presque
quarante centimètres sur la muraille est. Le froid est piquant ici, et
une couche de givre recouvre toutes les surfaces. Le bruit de la cataracte
est puissant également, renforcé par le chuintement du vent chargé
d’embruns qui s’engouffre par les fenêtre. Sous la couche de givre
qui recouvre le sol et bloque toutes les portes, le dallage représente
une large croix pattée rouge : le symbole des Protecteurs.
« Ca caille ici ! » s’exclame
Mailiss. « Il est urgent de trouver de riches et beaux vêtements,
sinon, je vais me transformer en bonhomme de neige. ». « Meuh
non », répond Gaaldys, « c’est très bon pour la peau ».
« Ouais, ça va te dérider et te remon… » « C’est
bon Wolundar, on a pas besoin de détails ! » dit LestAgile. Il se
dirige vers les fenêtres et jette un œil à l’extérieur. « C’est
chouette comme vue, mais c’est vrai que ça gèle. Oooh, il est déjà
bientôt la mi-journée ! »
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