Orly, tôt,
un beau matin de Juin. Quel monde curieux !… les habitants ?
Ho, beaucoup d'uniformes : dominance du bleu marine à
petit col blanc, cheveux en chignon impeccable ou
soigneusement tirés en arrière, chaussures standards pas
vraiment adaptées aux pantalons (mais bon, on ne me demande
pas non plus mon avis ! ).
Le pire ?
ce sont les sourires : commerciaux, faux, plaqués sur
tous les visages, véritables masques qu'il faut enfiler le
matin (sous peine de réprimande), garder jusqu'au soir…
Quoiqu'en y réfléchissant bien, ils ne résistent pas
vraiment bien et tombent très rapidement en cas de problème
et ne parlons pas des situations de crise.
Enfin
bref, comment décrire l'atmosphère qu'autrement qu'avec
des mots comme impersonnel, indifférent, détaché ou
encore blasé…

Blasé,
oui, ce mot s'applique également fort justement aux autres
personnes qui hantent ces lieux…
Les
passagers ! Même ceux-là sont en uniforme :
costards / cravates, petits tailleurs affairés, mêmes têtes
penchées sur d'horribles petits appareils qui nous
gratifient à longueur de journée de " tut "
ou de " bip ". Aucune chaleur, rien
d'intéressant, pas même d'essayer de savoir avec combien
de retard l'avion va décoller !
Enregistrement
(oui, évidemment un hublot), appel du vol, embarquement,
cafouillage des places…Une annonce : 3è au décollage.
La piste se rapproche quand soudain un mouvement, deux, dix
ou plus encore… De petits derrières blancs qui s'agitent,
de grandes oreilles qui se dressent, ils courent,
disparaissent dans la minute qui suit puis re-apparaissent,
sortis de nulle part. Enfin du mouvement, de la vie !
L'avion ?
ils semblent s'en ficher éperdument !
Après
tout, eux aussi habitent Orly, et ce sont de loin les plus
gentils ! ! !