Paru dans le numéro de Mars 1998 des Échos des Forets

"- Viens t'asseoir près de moi ma petite fille et écoute... Le mois de Mars, vois-tu m'a marqué pour toute ma vie et puisque nous y arrivons, laisse-moi t'expliquer le pourquoi de cette image en moi qui revient chaque année depuis bien longtemps.

J'avais environ 9-10 ans (tu vois, ce n'est pas d'hier) à l'école nous avions eu à apprendre par coeur, oui, à cette époque là le "par coeur" était de rigueur, et crois-moi, rien de tel pour se souvenir, bref, grâce à un poète qui s'appelait Théophile Gautier, depuis lors, chaque printemps, je vois toujours en image dans mon esprit, la renaissance de toute la nature, en dedans et en dehors, c'est-à-dire, sous la terre et au-dessus."

Ce poème s'appelle "Premier sourire de Printemps"

Tandis qu'à leurs heures perverses L'hiver court haletant Mars qui rit, malgré les averses Prépare en secret le printemps	Dans le verger et dans la vigne Il s'en va, furtif perruquier Avec une houpe de cygne Poudrer à frimas l'amandier
Pour la petite pâquerette Sournoisement lorsque tout dort Il repasse les collerettes Et cisèle les boutons d'or	Puis lorsque la besogne est faite Et que son règne va finir Au seuil d'Avril, tournant la tête Il dit... "Printemps tu peux venir".

 - "Oh, merci grand'mère, je vais regarder l'éclosion du Printemps d'un autre oeil. C'est émouvant de penser à ce travail de la nature, malgré l'Homme et pour l'Homme !"

- "Oui, et lorsqu'il s'agit de toute cette oeuvre, de toute cette action qui pendant les longs mois d'hiver travaille à sa renaissance, c'est un émerveillement."

- "Je me réjouis à la pensée de voir cette multiple nature pointer le bout de son nez, qui la jonquille, qui les jacinthes, qui les primevères dont le feuillage reprend vie avant l'éclosion de ses multiples fleurs, qui aussi les bourgeons des arbres fruitiers et autres. Merci Grand'mère, je t'embrasse."